L’annonce de la retraite de Georges St-Pierre n’est pas une bonne nouvelle pour la UFC

Marketing sportif

Même si la UFC a signé récemment un contrat avec ESPN, l’annonce de la retraite de Georges St-Pierre n’est pas une bonne nouvelle pour la UFC.

Mettons les choses au clair : le modèle d’affaire de la UFC a besoin de combattants comme Georges St-Pierre. C’est une question de bonne santé financière pour la ligue et les commanditaires, dont Reebok.

En effet, le modèle d’affaires de la UFC repose principalement sur la présentation de galas d’arts martiaux à la télévision payante – entre 12 et 16 soirées par an. Évidemment, pour rentabiliser l’opération, il faut beaucoup de téléspectateurs payants.

Grâce à la présence de Georges St-Pierre, les galas de télévision à la carte (Pay Per View ou PPV, en anglais) de la UFC attiraient près de 1 million d’abonnés.

Sans GSP, ces galas présentés à la télévision payante (PPV) attirent autour de 700 000 clients (UFC232, par exemple). C’est dire l’importance de Georges St-Pierre pour la UFC.

Évidemment, quand Georges St-Pierre prend place dans l’octogone, la UFC vend plus de billets, plus de télévision à la carte, donc plus de $$$.

Pour ses sacrifices physiques et psychologiques (on parle peut-être ici d’une centaine de commotions en carrière selon un expert), Georges St-Pierre a reçu 9 millions $ par an pour ses deux derniers combats – donc autour de 4,5 millions $ par combat – selon le magazine Forbes.

S’ajoute à cela des bonis de présence (200 000 $), de victoire (200 000 $) et une somme de 3 millions $ pour la douzaine de commanditaires de GSP :  Gatorade, Under-Armour, NOS (Coca-Cola), Bacardi, 888poker, Electronic Arts, TouchFit (application), etc.

En outre, GSP tire des revenus de la vente de son livre et de la publicité, pensons à son message avec Google, par exemple.

Georges St-Pierre engrange donc des revenus de 12 millions $ par an. (À titre de comparaison, Anderson Silva a déjà fait 500 000 $ pour porter le logo de Burger King durant un combat en 2012.)

Armé de ses 4,1 millions de fans sur facebook, 2,2 millions sur Instagram, 2 millions sur Twitter, d’une présence dans certains films dont Captain America lancé en 2014 (il jouait le rôle de Batroc the Leaper, un vilain), de sa fondation et d’une équipe marketing solide, le temps était venu pour St-Pierre de songer à l’après carrière diront certains.

Malheureusement pour la UFC, comme je le mentionne en entrevue à Bernard Drainville, les combattants charismatiques à la Georges St-Pierre se font rares.

Et pour envahir avec succès les marchés étrangers – dont le Mexique – les combattants de la UFC vont devoir s’ajuster culturellement et s’inspirer d’un GSP. Un modèle à suivre.