Rogers décroche les droits de la LNH pour une période de 12 ans

Commandite

Rogers et la Ligue nationale de hockey (LNH) ont annoncé ce matin la conclusion d’une entente historique de 12 ans pour les droits multimédias et de diffusion qui comprend tous les droits nationaux aux matchs de la LNH sur toutes les plateformes et dans toutes les langues.

L’entente, le plus important contrat de droits multimédias de l’histoire de la Ligue, débutera à compter de la saison 2014-2015 et se poursuivra jusqu’à la fin de la saison 2025-2026. C’est la première fois qu’une ligue sportive à l’échelle nord-américaine accorde tous ses droits (canadiens) nationaux à une seule entreprise à long terme.

Rogers a également annoncé aujourd’hui qu’elle a sélectionné CBC et TVA Sports pour des ententes de sous-traitance distinctes pour les diffusions de langue anglaise de Hockey Night in Canada et tous les droits multimédias nationaux de langue française, respectivement.

Selon cette entente, CBC présentera le match du samedi soir pour une période de 4 ans — une manoeuvre pour calmer les esprits au Canada anglais à mon avis. En contrepartie, la CBC versera la totalité des dollars publicitaires de Hockey Night in Canada à Rogers, une somme évaluée à 200 millions $ cette année. 

Dans les faits, ce montant représentait jusqu’à tout récemment près de 50 % des revenus totaux de publicité de la CBC pour une année entière, ce qui obligera assurément la société d’état à revoir ses manières de faire !

Pour Québecor, cette entente est l’occasion de mettre au monde TVA Sports (désormais un passage obligé pour visionner les matchs du Canadien de Montréal) et d’initier officiellement une relation d’affaires avec Gary Bettman.

Fort des droits francophones au Canada, Québecor à annoncé ce matin la création d’une deuxième station de télévision spécialisée dans le sport. Évidemment, rien n’empêchera Québecor de présenter des matchs du tricolore à l’antenne de TVA, spécialement durant les séries éliminatoires de la Coupe Stanley. 

Par la bande, cette entente signale à mon avis une expansion prochaine au Canada, ce que semble confirmer Forbes dans son édition d’aujourd’hui. Pas si mal pour un joueur (Québecor) que Rogers aurait contacté il y a quelques jours seulement, selon la journaliste Christine Dobby du National Post.

D’après Sophie Cousineau du Globe & Mail, les conditions financière de TVA Sports qui compte actuellement 1,6 million d’abonnés comprennent des versements annuels de 120 millions $ à Rogers pour un total de 1,5 milliard $ sur 12 ans. Jusqu’à cette année, RDS payait environ 30 millions $ par an pour une entente similaire. 

À titre de comparaison, NBC verse 200 millions $ annuellement pour les droits de la LNH aux États-Unis, un pays 40 fois plus important que le Québec en terme de clientèle potentielle.

Si vous estimez que ces montants sont importants, il faut savoir que TVA Sports a généré une perte de 20,7 millions $ en 2012 contre un bénéfice de 25,7 millions $ pour RDS. C’est dire l’avantage de pouvoir compter sur le levier « matchs de hockey de la LNH » dans sa programmation télévisuelle.

Par ailleurs, les conditions financières de Rogers comprennent des versements annuels à la LNH qui commenceront à un peu plus de 300 millions de dollars la première année, avec des indexations annuelles progressives, jusqu’à environ 500 millions et demi de dollars la dernière année de la période de l’entente.

Ces versements, de concert avec un versement annuel initial de 150 millions de dollars répartis sur les deux premières années de l’entente, s’élèveront à 5,2 milliards de dollars en versements à la LNH au cours de la période de 12 ans. Les coûts des droits annuels seront compensés par les contreparties reçues dans le cadre des ententes de sous-traitance de CBC (les 200 millions de pub par an)  et de TVA Sports (120 millions par an). 

Pour le téléspectateur, cette nouvelle entente obligera les fournisseurs de télévision par câble et par satellite à augmenter les frais d’abonnements mensuels. Déjà, Cogeco Cable a annoncé qu’elle ne voudrait pas que cette nouvelle entente entre la LNH et Rogers soit le prélude à une augmentations substantielle du prix des abonnements. 

Dans le cas de TSN, tout n’est pas perdu. Considérant les coûts de cette entente, je ne serais pas surpris que Rogers partage éventuellement une partie de la tarte avec BCE/TSN. Dans la nouvelle logique de télévision « à la carte » que veut instituer le gouvernement fédéral actuel, cela ferait du sens.

Dans le cas contraire, le maniaque de hockey en moi devra composer avec la fin de la célèbre ritournelle de la Soirée du hockey dont les droits appartiennent maintenant à TSN.

Cette entente est assujettie à l’approbation du Conseil des gouverneurs de la LNH lors de sa réunion le 9-10 décembre.